Il arrive inévitablement des moments plus difficiles dans le cours d’une saison ou d’une carrière d’un athlète. Le contraire serait surprenant. À un moment ou un autre, chaque athlète aura à faire face à de l’adversité. C’est justement dans ces moments qu’une bonne force mentale ainsi que des stratégies tirées de la psychologie sportive peuvent faire toute la différence.
Mise en situation
Dans le cas exposé ici, on va s’imaginer que dernièrement ton entraîneur t’enlève du temps de jeu. Plus souvent qu’à ton tour, c’est toi qui réchauffes le banc. Ton entraîneur ne semble plus vouloir t’utiliser dans les moments importants. Et comble de malheur, lors de la dernière partie, il t’a cloué au banc pour une période entière. En bon français, tu te fais «Bencher».
Il est fort possible que tu ressentes des émotions négatives et que tu sois à court de solutions. Tu es peut-être même tout près du découragement. Sais-tu comment te sortir de cette mauvaise phase? Ou peut-être que la question devrait être plutôt : est-ce que tu veux te sortir de cette mauvaise phase?
Si tu souhaites savoir quelles sont les bonnes stratégies psychologiques pour faire face à cet obstacle et reprendre le contrôle, je t’invite à lire la suite. Je partage mes meilleures idées et réflexions afin de passer plus facilement à travers cet obstacle et même de revenir en force plus rapidement. Je te confirme que dans ce genre de situation, ça se joue principalement sur un terrain de 20 cm…c’est-à-dire la distance entre tes deux oreilles.
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Demeurer calme et en contrôle (bonne attitude)
Tu es sur le banc et tu comprends très bien ce qui se passe. Ton entraîneur ne fait plus appel à tes services. Tu commences à refroidir…cependant, tu bouilles à l’intérieur. Il est fort possible que dans cette situation, tu aies le goût de démontrer toute ta frustration et de crier à l’injustice. N’oublie pas que de paniquer ou de péter les plombs n’aidera en rien à la situation. C’est donc à éviter. Être hors de toi-même ne peut qu’empirer la situation en plus de lancer un très mauvais message à tes coéquipiers et ton entraîneur.
«Tu commences à refroidir...cependant, tu bouilles à l'intérieur»
Il faut accepter que tu ne contrôles pas la décision de ton entraîneur MAIS tu peux contrôler ta réaction. Il est essentiel que tu demeures en contrôle de tes émotions. Je te suggère de débuter avec de bonnes respirations profondes pour retrouver ton calme. Ensuite, assure-toi de te tenir droit avec les épaules droites et la tête haute. Un langage corporel positif ici est extrêmement important. Tu veux lancer le message à ton entraîneur que tu souhaites retourner sur le jeu. Ce n’est pas le temps d’avoir l’air déprimé. Une fois que tu as repris le contrôle sur toi-même, tu peux suivre les autres suggestions ci-bas.
EXTRA : je te suggère d'écouter attentivement les conseils de l'entraîneur Auriemma présentés dans l'extrait vidéo ci-dessous. Je t'assure que ça peut faire toute la différence de mettre en pratique ce dont il parle ici :
Demeurer dans la partie (et contribuer)
Il est fondamental de demeurer prêt à jouer. Et même, si oui, il est possible que tu termines la période sur le banc! Tu dois être prêt. Pourquoi? Parce que si ton entraîneur fait finalement appel à toi, tu veux être prêt à livrer la marchandise. Tu ne peux pas manquer ta prochaine opportunité. Dis-toi que chaque présence est une nouvelle occasion pour toi de changer les choses et de repartir sur une bonne lancée. Alors tu veux être prêt à en profiter.
De plus, tu as tout intérêt à continuer de suivre la partie des yeux et à tenter d’apprendre quelque chose en observant bien tes coéquipiers et l’adversaire. Finalement, j’insiste pour dire que même en étant cloué au banc, tu peux contribuer au succès de l’équipe. Ton rôle est principalement de demeurer un bon coéquipier (bonne attitude).
Plus spécifiquement, ton rôle est maintenant d’encourager tes coéquipiers, de leur parler, de leur faire part de tes observations et même de donner certains conseils au besoin. Si tu n’as pas le goût de parler, je peux comprendre ça. Par contre, la dernière chose que tu veux faire c’est de devenir une distraction pour ton équipe.
«Même en étant cloué au banc, tu peux contribuer au succès de l'équipe!»
Demeurer humble (à la recherche de solutions)
Faire preuve d’humilité, c’est de reconnaître que personne n’est parfait, incluant toi-même. À un certain moment, il faut être capable de reconnaître qu’il y a fort possiblement une raison pour laquelle tu es en train de réchauffer le banc. C’est là qu’il faut faire preuve de courage et se poser les bonnes questions. Tu peux te demander :
- Pourquoi est-ce que ça m’arrive?
- Quelle est la raison pour laquelle je ne joue pas?
- Qu’est-ce que je fais qui déplaît à mon entraîneur?
- Est-ce que je donne vraiment mon plein effort quand je suis sur le jeu?
- Qu’est-ce que je peux faire de plus (ou de différent) pour mériter mon temps de jeu?
C’est un peu à toi de réviser ce qui s’est passé et de commencer à trouver des solutions. Il faut que tu fasses une évaluation honnête de toi-même et de tes comportements. À l’occasion, il peut arriver que tu ne réchauffes pas nécessairement le banc parce que tu as fais quelque chose de mal. Parfois, c’est simplement que l’entraîneur préfère placer certains joueurs dans des situations un peu plus délicates, comme en fin de partie lorsque le pointage est serré.
Dans ce genre de situation, tu peux te poser la question suivante : comment puis-je moi aussi être le joueur sélectionné lors des moments importants? Que dois-je améliorer?
Suite à toutes ces questions, si tu n’as toujours pas trouvé les réponses, il est important d’aller parler avec ton entraîneur et clarifier avec lui ce qu’il s’attend de toi. Mais bien évidemment, attends après la partie, parce que dans le feu de l’action, ce n’est pas tout à fait le bon moment.
Demeurer travaillant
Une autre chose à ne jamais oublier, c’est de travailler plus fort et plus longtemps que tout le monde aux prochains entraînements. Tu dois faire preuve de caractère. Tu dois démontrer que tu as saisi le message de ton entraîneur et que tu veux mériter ton temps de jeu. Tu arrives le premier à l’entraînement et tu en ressors le dernier, c’est aussi simple que ça. Tu dois prouver à ton entraîneur que tu es loin d’avoir abandonné et que tu vas tout faire pour t’améliorer et contribuer au succès de l’équipe.
«Tu arrives le premier à l'entraînement et tu en ressors le dernier, c'est aussi simple que ça!»
De plus, en agissant ainsi, tu vas retrouver de bonnes sensations que tu avais peut-être perdues en situation de match. Tu seras encore plus prêt lors de ta prochaine opportunité de jouer. C’est peut-être le conseil le plus difficile à mettre en pratique parce qu’il demande un effort sérieux, mais je suis convaincu que tu en seras récompensé tôt ou tard. Comme bien des choses dans la vie, rien n’est offert gratuitement. Tu dois donc travailler fort pour te replacer et y être engagé pleinement.
Demeurer patient
L’autre type d’engagement dont tu auras besoin est celui de la patience. Tu dois être conscient que tu ne regagneras peut-être pas ton temps de jeu aussi vite que tu le souhaiterais. Tu dois donc t’engager à demeurer patient et à éviter le découragement même si ça ne se règle pas immédiatement. L’accumulation de tous tes efforts combinée à une belle attitude générale t’amènera très certainement à être de retour dans les bonnes grâces de ton entraîneur. Mais le mot d’ordre demeure tout de même : Patience, patience et patience!
Demeurer ouvert d’esprit
C’est-à-dire d’être ouvert aux conseils et aux ressources autour de toi. Tu dois utiliser ce qui est à ta disposition ou simplement aller les chercher. Dans des moments difficiles, il arrive parfois que nous ne soyons pas un bon «coach» pour nous-même. On a tendance à voir les choses pires qu’elles le sont vraiment.
C’est donc essentiel d’aller chercher l’opinion d’une personne de l’extérieur (idéalement quelqu’un d’autre que les entraîneurs, les parents ou les coéquipiers). Il peut être très bénéfique pour toi d’aller chercher l’expertise de quelqu’un qui pourra jeter un coup d’œil objectif à ta situation. Cette personne n’a pas de parti pris et pourra te proposer des pistes de solutions pour te sortir de ce mauvais passage.
Je vais évidemment «prêcher pour ma paroisse» mais dans de tels cas, un spécialiste en psychologie du sport est tout désigné. Tu pourras lui parler en toute confiance, ventiler (c’est-à-dire laisser sortir le surplus d’émotions) et développer avec lui des stratégies pour retrouver le chemin du succès.
Pour bien connaître le rôle du spécialiste en psychologie du sport, je t’invite à aller lire (ou relire) l’article suivant : http://jonathanlelievre.com/la-psychologie-sportiveune-arme-encore-secrete/
Retour à l’action
Suite à tous ces conseils et à tes efforts, bientôt ce sera enfin le moment de retourner au jeu. Tu auras une nouvelle opportunité à saisir. Je te conseille alors de garder les choses simples. Ne cherche pas à trop en faire ou à arriver sur le jeu avec la mentalité de vouloir te rattraper. Ce ne sera pas efficace. Reviens juste à la base, à des choses que tu fais de bien et à ce que ton entraîneur s’attend de toi. Garde les choses simples mais fais-le extrêmement bien. En anglais on dit : «KISS» pour «Keep It Super Simple» (garde ça super simple).
Bon succès!
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