La vraie signification de la compétition

11 sept. 2016

La vraie signification

Depuis 2010, j’ai le privilège de travailler au quotidien auprès d’athlètes de tous âges et de toutes disciplines sportives. Mon travail, c’est d’amener les athlètes comme toi à atteindre leur plein potentiel et à livrer des performances de qualité en compétition.

Parlons-en de la compétition. Je remarque une certaine relation amour-haine face à ladite compétition. Les athlètes ne semblent pas vouloir la quitter de sitôt mais d’un autre côté, cette fameuse compétition leur fait vivre toutes sortes d’émotions (et pas que des émotions positives, je te le confirme!).

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Dans les moments les plus glorieux, l’athlète se sent invincible et est prêt à défier le monde entier. Dans les moments plus difficiles, il se questionne sérieusement et est parfois à deux doigts de tirer sa révérence. Que se passe-t-il au juste? À mon avis, on s’est perdu. On oublie ce qu’est l’essence même de la compétition. Quand je parle de «On», ça inclus un peu tout le monde; les athlètes, les entraîneurs, les parents, les dirigeants de sport, les intervenants, etc. Mon plaidoyer d’aujourd’hui a pour objectif de remettre les choses en perspective, de te brasser quelque peu (gentiment) et de te faire avancer dans ta réflexion sur ce qu’est réellement la compétition.

Tu n’es pas obligé d’être 100% en accord avec moi, mais ce que je souhaite c’est que tu fasses la lecture de cet article en entier. Si je dis n’importe quoi, n’hésite pas à partager tes commentaires par la suite. Accroches-toi, ça commence!

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La VRAIE raison pour prendre part à des compétitions sportives

La réponse est simple, c’est pour bûcher! C’est pour faire face à des obstacles difficiles. En effet, la compétition doit être l’endroit où tu vas pour qu’un adversaire te rende la vie difficile, t’amène à puiser au fond de toi. C’est là que tu vas devoir bûcher en mettant à rude épreuve tes capacités actuelles. Mais pourquoi? Parce qu’en tant qu’athlète, tu devrais TOUJOURS avoir comme priorité ta progression. Ce qui est le plus important jour après jour, c’est de devenir un athlète encore plus solide et complet.

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Comment savoir si tu fais des progrès significatifs et si ton entraînement porte fruit si tu ne te places jamais en opposition avec un adversaire? Tu peux en avoir une idée grâce à certaines mesures et des matchs d’entraînement, mais ce ne sera jamais comme vivre une vraie situation de compétition. La compétition, elle est donc importante. Tu me suis?

Là où peut t’amener ton adversaire

En tant qu’athlète, l’une des plus grandes satisfactions que tu peux ressentir c’est de jouer un gros match où tu n’as pas eu le choix que de tout laisser sur le terrain. Tu sais, ce match où l’adversaire est coriace et tient absolument à sortir de là gagnant. Je parle de ce genre de partie où ça se joue à si peu, dans laquelle tu réussis à fournir l’effort suprême pour atteindre ton but et où tu dois aller puiser dans les ressources que tu ne croyais même pas posséder.

C’est l’ultime expérience pour un athlète. C’est dans ces circonstances que tu apprends à te découvrir, à te connaître réellement. Tu réalises tout ce que tu es capable de faire et tu prends conscience aussi de ce qui te manque pour passer au prochain niveau. Tout ça n’est pas possible sans un adversaire devant toi, sans la compétition. Pour ces raisons, je t’invite à voir ton adversaire sous un œil différent et même à l’apprécier davantage. Il te permet de progresser. C’est peut-être difficile à avouer, mais il t’apporte beaucoup.

Ce que la compétition N’EST PAS 

J’espère qu’à ce point-ci, mes propos sont clairs. Pour m’assurer qu’on se comprenne bien, je répète : la compétition ce n’est pas pour aller récolter une victoire à tout prix. La compétition c’est pour aller chercher le meilleur défi possible qui te permettra de repousser tes propres limites et ainsi progresser en tant qu’athlète. Malheureusement, pour plusieurs, la compétition devient (ou deviendra) un endroit pour prouver quelque chose aux autres, pour se créer une image de soi de gagnant face aux autres ou encore pire, pour établir sa valeur en tant que personne.

En effet, certains athlètes croient que leur valeur dépend de la performance qu’ils livrent et du succès qu’ils obtiennent en compétition (et dans les autres sphères de leur vie d’ailleurs). Pour eux, «bien jouer» devient presque une question de vie ou de mort. «De quoi vais-je avoir l’air si je ne gagne pas?», pensent-ils. Dans leur tête, ça ressemble un peu à ceci :

  • Une victoire = je suis bon, je vaux quelque chose, je suis une bonne personne, niveau de confiance et d’estime de soi élevé, je suis prêt pour le prochain défi…
  • Une défaite = je suis nul, je ne vaux rien, je ne suis pas une bonne personne, niveau de confiance et d’estime de soi très affecté, à quoi bon continuer…

Ces athlètes sont constamment en train de se comparer aux autres et se sentent très affectés par l’opinion et les commentaires. Il semble que pour eux, c’est seulement en gagnant et en étant le meilleur qu’ils seront «éligibles» au respect et l’appréciation des autres. Ça ne pourrait pas être plus faux… Mais quand on y croit dur comme fer, c’est difficile de changer ses croyances et d’agir autrement.

[Message d’intérêt public aux parents : soyez vigilants pour ne pas renforcer (volontairement ou involontairement) cette fausse idée par vos commentaires et vos gestes. Vos enfants écoutent, absorbent et forgent beaucoup leur opinion sur ce qu’ils entendent, principalement quand ça vient de gens très près d’eux.]

Bref, la compétition ne doit pas devenir une guerre d’ego ni la recherche à tout prix de la victoire, mais devrait plutôt être l’endroit désigné où deux athlètes coopèrent pour se pousser l’un et l’autre afin de devenir la meilleure version d’eux-mêmes.

«La compétition ne doit pas devenir une guerre d'ego ni la recherche à tout prix de la victoire...»

Coopération plutôt que compétition?

Par coopération, je veux dire que les deux athlètes se présentent pour donner tout ce qu’ils ont. Ils travaillent fort tout le long du match, ils ne démontrent pas de signes de découragement, ils sont respectueux l’un envers l’autre, ils demeurent pleinement concentrés et y vont de leurs meilleurs coups sans se retenir. Conséquemment, on pourrait dire que la vraie compétition est identique à la coopération. Chaque joueur tente de son mieux de battre l’adversaire devant lui, NON pour battre la personne devant, mais bien pour surmonter les obstacles qui lui sont présentés. Alors, c’est bien compris ou tu es allé trop rapidement dans le dernier paragraphe?

Je t’invite à relire la dernière phrase, elle est fondamentale. En fait, la voici de nouveau :

« Dans la VRAIE compétition, chaque joueur tente de son mieux de battre l’adversaire devant lui, non pas pour battre la personne devant, mais bien pour surmonter les obstacles qui lui sont présentés »

Il n’y a rien de personnel dans cette bataille sportive. Ce n’est pas «Athlète A» vs. «Athlète B» et celui qui gagne est une meilleure personne que l’autre à la fin de la journée. Ça n’a rien à voir. C’est plutôt «Athlète A» vs. «Les obstacles qui lui sont présentés» et «Athlète B» vs. «Les obstacles qui lui sont présentés». Les deux athlètes bénéficient donc des efforts qui sont générés de part et d’autre. C’est pourquoi une vraie compétition ressemble drôlement à de la coopération, les athlètes coopèrent afin de progresser.

Et si l’adversaire ne coopère pas?

Malheureusement, ça arrive. Je vois deux raisons pour expliquer cela :

1- L’adversaire cesse de travailler. C’est toujours triste et un peu décevant de voir un athlète qui ne fournit plus l’effort en cours de compétition (à noter que ça se produit aussi à l’entraînement!). En quelque sorte, c’est comme si l’athlète cherchait la défaite en fournissant le moins d’efforts possible afin de pouvoir dire à la fin : «J’ai peut-être perdu le match, mais ça ne compte pas puisque je n’ai pas vraiment essayé». On est loin de la vraie compétition! Clairement, la perception qu’a l’athlète de la compétition est faussée par le besoin de bien paraître et de prouver quelque chose aux autres. Bref, son ego prend trop de place. Il n’y a plus de coopération. À la limite, j’oserais dire que c’est irrespectueux de sa part.

2- La deuxième situation où un adversaire ne coopère pas c’est lorsque celui-ci est saisi par l’importance du moment et par les émotions trop fortes. Plus souvent qu’autrement, ce n’est pas de sa faute, c’est que le stress s’est emparé de lui et il ne sait pas comment s’en sortir. Et le résultat? Il n’arrive plus à jouer comme il est capable, il tombe sur la défensive et n’est plus en mesure de se laisser aller, ce qui résulte en une faible opposition pour l’adversaire devant lui. S’il a si peur de perdre ou de commettre des erreurs, c’est encore une fois parce que sa perception de la compétition n’est pas adéquate. S’il était en mesure de se rappeler que personne ne perd dans une compétition, ça pourrait certainement changer les choses.

Et s’il y avait TOUJOURS deux gagnants?

Oui, il y aura nécessairement une personne qui va sortir du match avec la victoire (au niveau du pointage), mais si les deux athlètes compétitionnent férocement (mais sainement et pour les vraies raisons), personne ne sera perdant. Des deux côtés, l’expérience aura été enrichissante et cette expérience aura amené les athlètes à réaliser quelles sont leurs propres limites et à évoluer.

D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre de la bouche des athlètes l’expression «le parcours est aussi important que la destination». Ces athlètes ont compris l’essence de la vraie compétition. Ils reconnaissent que les obstacles qu’ils ont dû surmonter en cours de route et les efforts suprêmes qui ont été déployés sont AUSSI sinon plus valorisant que la victoire elle-même.

La première position, la médaille ou le trophée c’est bien beau, mais ce qui reste à jamais avec l’athlète c’est le dépassement de soi, les sacrifices, les apprentissages, la découverte d’un niveau de concentration supérieur et la fierté d’avoir été au bout de soi. La médaille, cet objet, devient seulement la représentation physique de ce que l’athlète a réellement été chercher.

Délaisser le résultat pour se concentrer sur le processus

Clairement, il faut valoriser davantage le processus (le comment/le parcours et non juste la destination). Le processus, c’est tout ce qui est en ton contrôle et qui te permet de livrer une performance de qualité et éventuellement d’atteindre un résultat satisfaisant.

Je parle régulièrement d’objectif de processus auprès des mes clients. Il est basé sur l’exécution et la forme d’un mouvement, d’une habileté, d’un geste technique, d’une stratégie ou d’une habileté mentale. La beauté de l’objectif de processus, c’est qu’il est entièrement dans ton contrôle. L’atteinte ou non de cet objectif ne dépend que de toi. Autrement dit, personne ne peut t’empêcher d’atteindre cet objectif.

Voici quelques exemples d’objectifs de processus sur lesquels un joueur de tennis pourrait se concentrer durant son match :

  • J’expire sur chacune de mes frappes pour avoir une meilleure détente lors de mon coup droit et mon revers.
  • Je me concentre pleinement sur le point à jouer dans l’immédiat (je demeure dans le moment présent) et j’oublie rapidement mes erreurs.
  • Je m’assure que mon niveau d’intensité est à son meilleur du début à la fin du match, je demeure actif entre les points, je ne baisse pas d’intensité.
  • Lors des échanges, je garde mes pieds actifs et bien vivants afin d’être prêt à réagir à ce que mon adversaire me propose.
  • Je demeure patient dans l’échange tout en prenant de bonnes décisions et en me laissant aller quand c’est le temps.

C’est tout le contraire avec l’objectif de résultat. Quand tu te concentres à gagner, tu t’en fais pour quelque chose que tu ne contrôles pas complètement. Sans équivoque, cela entraîne de l’anxiété de performance et/ou du stress supplémentaire.

À noter : Je n’insinue pas qu’en te concentrant uniquement sur le processus tu seras en mesure de récolter davantage de résultat. Il faut comprendre que même lorsque tu fais tout en ton possible sur le terrain et que tu livres l’une de tes plus belles performances, il est quand même possible que tu ne récoltes pas la victoire (au pointage). Il se peut que l’adversaire ait été légèrement supérieur en cette journée. Par contre, ça n’enlève rien à ce que tu as accomplis et à la fierté que tu dois garder d’avoir performé à ton plein potentiel (et d’avoir donné tant de mal à ton adversaire, d’avoir «coopéré» avec lui).

Alors, que devrais-tu faire? (Ceci va être ma conclusion!)

Si je résume le tout, la compétition n’est pas un lieu pour des guerres personnelles où il faut absolument gagner pour prouver sa propre valeur. À la lumière de cet article, je t’invite donc à travailler sur ta perception de ce qu’est une compétition. Il y a plusieurs bénéfices à voir la compétition comme une coopération entre toi et ton adversaire, comme un moment où chacun tente d’amener l’autre en dehors de sa zone de confort afin de le faire progresser.

De cette manière, ton travail durant le match est d’offrir le meilleur effort possible, de demeurer concentré sur le processus (ce que tu contrôles) et de te laisser aller sur chaque point, chaque échange, chaque présence sur la glace (peu importe le sport!). OUI tu veux gagner au pointage, mais n’oublies pas que ça demeure secondaire. Tu veux surtout gagner chaque moment en utilisant ton plein potentiel, ce que tu as dans le ventre. Tu veux être capable de demeurer combatif, concentré et constant à l’intérieur du match. Tu veux réaliser ça le plus longtemps possible. Et lorsque la partie sera terminée, tu l’auras ta victoire…la plus belle…c’est-à-dire la victoire sur toi-même!

«La plus belle des victoires, c'est celle sur toi-même!»


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Catégories : Concentration, Motivation, Parents, Préparation mentale, Stress

3 Commentaires

Commentaires

Jonathan Lelièvre 24 déc. 2019 - 15:40

Merci pour vos commentaires! Je ne connaissais pas le mot «autotélique», c'est tout à fait nouveau pour moi. Comme quoi on peut toujours apprendre quelque chose de nouveau. Merci pour le partage! :)


Zon 24 déc. 2019 - 13:48

On appelle cela ètre autotélique !!!!!! bien mieux que la compétition et la coopération !


Zon 24 déc. 2019 - 13:46

pourquoi alors l'appeler compétition si la ccopération a meilleur gout. Allons y pour coopération. ..non !


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