Quoi faire lorsqu’un coéquipier m’intimide?

Bien que la plupart des athlètes et des sportifs viennent me rencontrer en préparation mentale pour trouver des moyens d’optimiser leurs performances, certains ont fait appel à mes services pour d’autres raisons. La relation avec les coéquipiers ou les partenaires d’entraînement est un sujet délicat, mais qui se doit d’être adressé à l’occasion.

Si tu te retrouves dans une situation où tu es la cible de commentaires négatifs, d’acharnement ou d’intimidation de la part d’un coéquipier, il faut faire quelque chose. Cet environnement malsain a le potentiel de gâcher ton plaisir à prendre part à ton sport. Après tout, la raison première de faire du sport doit toujours demeurer la même : avoir du plaisir.

<< Après tout, la raison première de faire du sport c’est d’avoir du plaisir! >>

Le phénomène de l’intimidation dans le contexte sportif n’est pas simple. Je suis même tenté de dire que la gestion de ce genre de conflit ou d’adversité est un sport de compétition. Cependant, mon objectif avec cet article n’est pas de faire le portrait de l’intimidation dans le sport, mais bien de te partager quelques conseils en préparation mentale pour t’aider à mieux y répondre. J’espère sincèrement que mes conseils pourront te servir à l’avenir.   

1- Place ton énergie au bon endroit

La première chose que je souhaite clarifier avec toi, c’est que tu dois comprendre où placer ton énergie. N’oublie jamais que tu n’as pas de contrôle sur la manière dont tes coéquipiers se comportent avec toi. Tu peux seulement contrôler TA réaction face à la situation. Certes, tu peux les influencer, mais tu n’as pas le pouvoir de dicter leurs paroles et gestes. Si tu as comme objectif quelque chose semblable à «Je veux qu’il arrête de m’intimider», «Je ne veux plus qu’il me parle» ou «J’aimerais qu’il m’apprécie», tu fais fausse route.

<< Tu n’as pas de contrôle sur la manière dont tes coéquipiers se comportent avec toi. Tu peux seulement contrôler TA réaction face à la situation. >>

Autrement dit, lorsque tu souhaites changer l’autre ou le contrôler, tu places ton énergie au mauvais endroit. Tu risques de t’épuiser pour un résultat qui demeurera inexistant. Tu ne peux pas changer ton coéquipier qui est méchant avec toi, mais tu peux l’influencer. Et comment faire pour l’influencer? C’est en travaillant sur TON cercle d’influence, c’est-à-dire sur toi. Les autres stratégies présentées dans cet article t’aideront à travailler sur toi-même. Mais comme exemple, si tu choisis de ne pas répliquer aux insultes et de ne pas te laisser affecter par ton intimidateur, tu envoies un message fort.

<< Tu ne peux pas changer ton coéquipier qui est méchant avec toi, mais tu peux l’influencer. >>

2- Ne te laisse pas (trop) atteindre

Tu te demandes peut-être si c’est même possible de ne pas te laisser affecter par les gestes et commentaires négatifs de ton coéquipier? La réponse est non. C’est impossible que tu ne ressentes rien. Nous sommes des humains après tout. Nous avons des émotions. Autrement dit, tu dois accepter que ce soit tout à fait naturel de se sentir un peu de travers lorsque ça survient. Personne n’aime être rejeté ou insulté.

Ce que je tente de t’expliquer ici c’est que bien entendu tu seras quelque peu affecté, mais il ne faut pas en être TROP affecté. La différence est énorme. 

Si tu es TROP affecté, tu risques de répliquer, de te lancer dans une guerre à plus finir ou de donner raison à ton intimidateur. Plus ta réaction est forte, plus ton intimidateur se sent encouragé à poursuivre son travail de démolition. Tu dois donc être plus intelligent que lui.

<< Plus ta réaction est forte, plus ton intimidateur se sent encouragé à poursuivre son travail de démolition. >>

Pour bien te faire comprendre, imagine-toi la situation suivante : tu es un joueur de golf et ton coéquipier (intimidateur) te lance un commentaire juste avant de t’élancer pour ton coup de départ. Pour te déconcentrer et te fâcher, il te dit quelque chose du genre «Allez, montre-nous comment tu es mauvais et envoies ta balle dans le bois».

Voici la mauvaise façon d’y faire face (TROP affecté) :

1. Tu entends le commentaire
2. Tu regardes ton coéquipier d’un air découragé
3. Tu te demandes s’il va arrêter un jour d’être méchant
4. Tu te dis que tu aimerais bien lui faire ravaler ses mots
5. Tu commences à bouillir à l’intérieur (ton cœur bat rapidement!)
6. Tu oublies de respecter ta routine avant ton coup
7. Tu frappes la balle avec la frustration au cœur
8. Cette frustration s’est transformée en légère tension musculaire
9. Tu fais un contact moins franc avec la balle
10. Ta balle se retrouve dans les arbres à la gauche

Résultat : tu n’es pas content de ton coup de golf, tu as laissé ton coéquipier t’affecter, tu es frustré pour le reste de la partie, tu n’as plus de plaisir.

Voici maintenant la bonne façon d’y faire face (affecté, mais pas trop)

1. Tu entends le commentaire
2. Tu ne regardes PAS ton coéquipier
3. Tu fais comme si tu n’avais pas entendu
4. Bien évidemment, tu l’as entendu, mais tu ne paniques pas
5. Tu te rappelles que tu ne le contrôles pas, mais que tu dois contrôler ta réaction
6. Tu prends une bonne respiration pour te calmer
7. Tu te reconcentres en utilisant bien ta routine avant ton coup
8. Tu ne penses à rien d’autre qu’à frapper un bon coup de golf
9. Tu frappes la balle avec succès en plein centre de l’allée*
10. Sans dire un mot, tu ramasses ton bâton et te prépares pour ton prochain coup (optionnel : un petit clin d’œil à ton coéquipier)

Résultat : tu es satisfait de ton coup de golf, tu n’as pas laissé ton coéquipier TROP t’affecter, tu as lancé un bon message à ton coéquipier sans même prononcer un seul mot, tu profites de ta ronde de golf.

*À noter : le point important ici n’est pas d’avoir réussi ou non ton coup de golf, mais bien ce que tu fais et ce que tu dégages. Même si tu as manqué ton coup de golf suite au commentaire de ton coéquipier, tu veux t’assurer de ne rien laisser paraître. Tu ne veux pas montrer de frustration ou de découragement. Tu veux rester fort mentalement. Tu gardes la tête haute, tu conserves un langage corporel positif, tu prends tes bâtons et tu te diriges vers ta prochaine balle, un point c’est tout. Ça, c’est puissant comme manière de répondre!  

Ce que tu peux retenir ici c’est que tu veux prendre l’habitude d’être au-dessus des commentaires négatifs et des attaques personnelles. C’est OK d’être un peu affecté par ceux-ci, mais il faut éviter d’en être TROP affecté et surtout de le laisser paraître. Dis-toi que ton coéquipier intimidateur tente de t’amener quelque part où tu ne veux pas aller (bas niveau de confiance, frustration, découragement, etc.). Sois donc plus intelligent que lui et refuse d’acquiescer à sa demande.

<<Ton coéquipier intimidateur tente de t’amener quelque part où tu ne veux pas aller. Sois plus intelligent que lui et refuse d’acquiescer à sa demande. >>

3- N’oublie pas que la peur est un point faible

Une autre façon de bien faire face à un coéquipier qui se montre hostile à toi c’est de comprendre que la peur est un point faible*. Si tu as peur de celui-ci et que tu agis en conséquence, il va probablement poursuivre. Lorsque tu as peur et que ça paraît, tu lui donnes des munitions. Il ne faut jamais montrer sa peur, car celui qui a peur montre son côté vulnérable.

<< Lorsque tu as peur et que ça paraît, tu lui donnes des munitions. >>

N’oublie pas que l’intimidateur se nourrit de ta peur. Comme vu plus tôt dans cet article, tu dois faire tout en ton possible pour ne pas démontrer de signes d’infériorité ou d’agacement. Tu peux vivre beaucoup de choses à l’intérieur, mais ne le démontre pas (de l’extérieur) à ton intimidateur.

Même si tu as peur et que ça vient te chercher profondément, essaie de faire semblant que ça ne t’affecte pas, laisse-le croire qu’il te laisse indifférent. À force de faire semblant que ça ne te dérange pas, tu vas développer ce réflexe et peu à peu, ça va devenir une habitude. Ce sera de plus en plus facile à gérer. 

*À noter : je ne prétends pas que c’est anormal ou incorrect de vivre ou de ressentir de la peur. Au contraire, nous avons tous des peurs et des craintes. C’est d’ailleurs tout à fait correct de montrer sa peur, mais à des personnes de confiance. Cependant, face à un intimidateur, tu ne souhaites pas laisser cette peur transparaître.

Parlant de peur, il peut arriver parfois que ce soit même LUI qui a des peurs et qui le pousse à agir ainsi. Ton intimidateur a peut-être peur de ta progression ou de tes bonnes performances sportives. Il cherche donc à te rabaisser afin de se remonter. C’est évidemment une stratégie de perdant, de quelqu’un de paresseux ou de quelqu’un qui a un sérieux manque de confiance en lui. Plutôt que de faire les efforts nécessaires afin de progresser, il souhaite ralentir les gens autour de lui. Bref, garde en tête que ça peut parfois être le cas. Si tu le réalises et que tu vois clair dans son jeu, assure-toi encore une fois de ne pas lui donner raison.  

Conclusion : tu feras toujours face à de l'adversité

En conclusion, tu dois savoir que tu auras toujours à faire face à de l’adversité au courant de ta carrière, venant de l’extérieur ou de l’intérieur de ton équipe. Lorsque quelqu’un est sur ton cas ou que tu fais face à de l’intimidation, tu sais maintenant mieux y faire face grâce à ces stratégies psychologiques et tu comprends les pièges à éviter. 

Si, pour quelque raison que ce soit, ça devient plus grave ou insoutenable, assure-toi d’en parler à quelqu’un de confiance (entraîneur, parent, enseignant, etc.) afin de mettre en place d’autres solutions. L’important c’est d’être capable d’en parler et de ne pas garder ça juste pour toi. Avec une bonne force mentale et l’appui des bonnes personnes, tu pourras te sortir de cette situation.   

Vous souhaitez recevoir mes conseils automatiquement dans votre boîte courriel? Joignez ma communauté ici : JE VEUX PERFORMER

Tu as aimé? N'hésite pas à partager!!

(DE 001) - C'est un départ pour mon podcast

Précédent

Partagez

Mon enfant semble obsédé par la victoire. Est-ce normal et que faire en tant que parent?

Suivant