Il n’y a pas si longtemps encore, on parlait très peu dans les médias de la préparation mentale des athlètes ainsi que de tout l’aspect psychologique relié à la performance. Ceci semble bien vouloir changer…tranquillement pas vite!
À cet effet, il faut noter que la psychologie du sport n’est pas un champ d’expertise nouveau pour autant. Ça ne vient pas «juste d’arriver» soudainement dans l’univers des sportifs. Il y a déjà bon nombre d’année que les athlètes élites sont entourés de ces spécialistes de l’esprit humain et bénéficient de cette expertise pour amener leurs performances à un niveau supérieur.
Alors, est-ce seulement moi qui suis plus attentif à ce qui se dit dans les médias depuis quelque temps ou les tabous face à la préparation mentale sont réellement en train de tomber? Parce que oui, la raison principale pourquoi on n’entend pas énormément parler des spécialistes en psychologie du sport (eux qui font un travail extrêmement important ceci-dit), c’est que ça demeure encore un sujet délicat, que l’on ne souhaite pas toujours dévoiler au grand jour.
Pourquoi n’entendons-nous pas parler davantage de la préparation psychologique des athlètes?
Explication #1
À mon avis, l’explication la plus plausible serait parce qu’encore aujourd’hui, beaucoup de gens associent la «psychologie sportive» au psychologue traditionnel. On semble donc confondre le travail d’un spécialiste en psychologie du sport et le travail d’un psychologue clinicien (pas du tout la même chose!).
C’est peut-être pourquoi on entend encore à l’occasion le fameux : «Pourquoi consulter un psychologue sportif? Je ne suis pas malade…». Comme on peut s’en rendre compte, il y a beaucoup à faire pour surmonter les préjugés reliés à la santé mentale dans notre société et ce n’est pas pour rien que des initiatives importantes sont mises en place pour faire changer la perception des gens. L’exemple d’initiative le plus frappant qui me vient en tête est celui de la compagnie Bell et sa campagne de sensibilisation à la santé mentale «Bell cause pour la cause» (Tous les détails ici : http://cause.bell.ca/fr/). D’ailleurs, Bell fait appel à une athlète canadienne d’exception parmi ses porte-parole, l’Olympienne Clara Hughes (allez lire son histoire ici : http://cause.bell.ca/fr/nos-initiatives/porte-parole/clara-hughes/). Ceci étant dit, tout l’aspect préjugé face à la santé mentale est un tout autre débat, donc je ne m’y attarderai pas plus pour le moment.
Où je veux en venir avec cet article, c’est qu’il est essentiel de faire la distinction entre le psychologue, le psychologue sportif et le spécialiste en psychologie du sport. Alors, afin de vous éclairer quelque peu, voici le rôle de chacun expliqué en termes simples.
Psychologue clinicien
- Le psychologue clinicien : s’occupe principalement des gens aux prises avec des troubles mentaux. Il aide, par exemple, les gens à se sortir de la dépression ou les personnes aux prises avec des problèmes importants d’anxiété. En bref, grâce à la psychothérapie, il cherche à améliorer le bien-être et la qualité de vie de son patient. Voici d’ailleurs une définition de la psychothérapie : «La psychothérapie est un traitement psychologique qui vise à soulager la souffrance ou la détresse associées entre autres à des difficultés ou à des troubles d’ordre psychologique. Ce traitement vise à modifier les pensées, les émotions, les comportements ou les habitudes de la personne qui sont problématiques». (Définition provenant du site web de l’Ordre des Psychologues du Québec : https://www.ordrepsy.qc.ca/)
Psychologue sportif
- Le psychologue sportif : à la base, il possède la même formation et les mêmes compétences qu’un psychologue clinicien. La différence c’est que le psychologue sportif tend à se concentrer principalement sur la clientèle sportive. Il se doit aussi d’avoir une bonne connaissance du milieu sportif.
Spécialiste en psychologie du sport / Préparateur mental
- Le spécialiste en psychologie du sport (ou préparateur mental) : son rôle premier n’est pas de «soulager la souffrance de son patient» comme c’est le cas pour le psychologue, mais bien d’améliorer les capacités psychologiques de son client (Concentration, résilience, gestion du stress, contrôle émotionnel, persévérance, confiance, motivation, etc.). Ainsi, tel que mentionné sur mon site web, ce spécialiste aide l’athlète à performer à son plein potentiel et à favoriser l’atteinte de ses objectifs en devenant la meilleure version de lui-même. S’appuyant sur une formation universitaire très ciblée (généralement détenteur d’une maîtrise en psychologie du sport) ainsi que d’une forte connaissance du monde sportif et de la réalité de l’athlète, le spécialiste en psychologie du sport ou préparateur mental aide son client à développer des stratégies psychologiques efficaces. Tout cet entraînement mental permet à l’athlète d’être à son meilleur quand ça compte vraiment et ainsi livrer des performances de qualité. À l’opposé du psychologue clinicien, le spécialiste en psychologie du sport ne se contente pas de rencontrer les athlètes à son bureau. Il passe du temps à faire du travail «sur le terrain», c’est-à-dire à l’entraînement et lors des compétitions. Finalement, lorsqu’une problématique du client est en dehors du champ d’expertise (ex. : dépression, trouble cognitif, trouble anxieux, etc.) du préparateur mental, il se doit de le référer à un psychologue clinicien qui pourra travailler cet aspect en profondeur. Jamais il ne s’engage sur un travail qui n’est pas dans ses compétences.
Je fais la distinction entre les trois types d’intervenants simplement pour clarifier leurs rôles respectifs et aider les gens à mieux comprendre ce qu’ils peuvent offrir. C’est un travail délicat qui est difficile à résumer en quelques lignes. Le but ici n’est pas de déterminer quel intervenant est le «meilleur», mais bien de vous permettre de choisir lequel est le plus approprié à votre situation. Il est à noter que très souvent et à tort, on place tout ce monde dans la même catégorie, soit celle du «Psychologue sportif». Mon conseil : prenez la peine de vous informer au sujet de votre spécialiste et de ce qu’il peut vous offrir.
Pourquoi n’entendons-nous pas parler davantage de la préparation psychologique des athlètes?
Explication #2
Une deuxième explication pourrait être que les athlètes utilisant ces services en psychologie sportive reconnaissent tellement les bienfaits qu’ils souhaitent garder leur «arme secrète» pour eux. Ainsi, ne souhaitant pas nécessairement perdre leur avantage compétitif sur leurs adversaires, ils n’osent peut-être pas en parler (de peur que leurs adversaires optent eux aussi pour cet outil!).
Aujourd’hui, nous sommes dans une ère très compétitive où les athlètes font tout en leur possible pour améliorer leurs performances. Puisqu’il y a très peu d’élus au sommet de la pyramide, les athlètes s’entourent désormais de plusieurs spécialistes (Entraîneur, préparateur physique, préparateur mental, nutritionniste, physiothérapeute, massothérapeute, etc.) afin de gagner le moindre petit avantage. Dans un monde où la différence entre la première marche du podium et une 10eplace au classement se calcule en fraction de seconde ou en dixième de point, tous les détails sont importants. À un certain niveau d’excellence, tous les athlètes sont relativement au même point sur l’aspect physique et technique. La différence, elle se retrouve dans la force mentale qu’ils possèdent en eux.
Une certaine ouverture face à l'entraînement mental
Fort heureusement, il semble être de plus en plus commun d’entendre les athlètes parler de leur entraînement mental dans le but d’améliorer leur performance. Je sens qu’on se cache moins pour en parler, ce qui est déjà un bon signe. J’espère que ça se poursuivra jusqu’à en devenir quelque chose d’aussi commun et reconnu que la préparation physique ou la bonne nutrition par exemple. En ce sens, je vous partage deux exemples d’athlètes québécois qui ont fait appel aux services de spécialiste en psychologie du sport dans les dernières années. Dans le premier extrait vidéo, on voit le gardien de but Marc-André Fleury tandis que dans le deuxième extrait, on souligne l’excellent départ de saison de David Desharnais. Le meilleur départ de saison en carrière de Desharnais n’est peut-être pas indifférent à sa préparation psychologique durant la saison morte…
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David Desharnais chez le psychologue sportif – Psychologie du sport :
David Desharnais connaît son meilleur départ de saison depuis ses débuts dans la ligne nationale. Y aurait-il une explication derrière ce début de saison exceptionnelle? Sa préparation estivale était la même que lors des autres années. Il s’est entraîné comme avant, il n’a rien changé. Simplement, c’est au niveau de sa préparation psychologique que c’était différent. Il a pris la peine de s’entraîner l’esprit! Pour en apprendre davantage sur les statistiques de Desharnais, je vous partage cet article publié sur le RDS.ca : http://www.rds.ca/hockey/lnh/le-meilleur-debut-de-saison-de-desharnais-1.2710714
Marc-André Fleury chez le psychologue sportif – Psychologie du sport :
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