Quand l’adversaire vous entraîne en dehors de votre zone de confort

8 juin 2016

Zone de confort - Zone de panique - Rendre l'adversaire inconfortable

Quelques semaines passées, dans mon blog sur la préparation mentale, j’ai composé un article sur l’importance pour les athlètes de sortir de leur zone de confort. Les athlètes qui ne sont pas prêts à tenter de nouvelles méthodes ou techniques d’entraînements se feront vite rattraper. Le sport évolue tellement rapidement qu’il faut être à jour et surtout ouvert d’esprit.

(Pour relire cet article, cliquez ici : ZONE DE CONFORT)

Dans cet article, j’ai présenté un graphique illustrant la zone de confort, la zone d’apprentissage ainsi que la zone de panique. L’endroit où les athlètes vont se développer davantage est dans la zone d’apprentissage. Dans cette réflexion, je me suis attardé plutôt à la portion entraînement sans réellement aborder l’impact de ces trois zones en situations de compétition. Suite à un commentaire d’un lecteur faisant partie de ma communauté, j’ai décidé d’aller un peu plus loin tout en tentant de répondre à sa question. Le commentaire est le suivant :

« Article très intéressant qui suscite une question : la zone blanche (zone de confort) peut être une position dans laquelle on arrive à avoir des résultats satisfaisants. Mais d’autres compétiteurs, surtout en sport individuel, progressent eux aussi. Ils vont donc pousser l’athlète hors de sa zone de confort. Tant que cela sera dans le vert (zone d’apprentissage), il gèrera, mais s’il est poussé dans le rouge (zone de panique)… danger, panique, démotivation, découragement, etc. Comment réagir pour se retrouver? »

Rendre l’adversaire inconfortable

Que ce soit dans un sport collectif ou dans un sport individuel, je crois que c’est toujours une bonne idée de tenter de rendre l’adversaire inconfortable. Après tout, si tu réussis à entraîner ton adversaire hors de sa zone de confort, c’est que tu fais un excellent travail et ça te donne de meilleures chances de l’emporter. En se présentant en compétition, l’adversaire devrait généralement avoir un plan de match en tête. Du moins, il a certainement une stratégie qu’il souhaite mettre en application et dans laquelle il se sent bien. En ne lui permettant pas d’être à l’aise, vous allez créer de la confusion chez lui. Votre adversaire sera surpris et s’il n’est pas bien préparé (ou pas assez fort mentalement), il risque de se perdre. La panique va s’emparer de lui, il ne prendra pas les bonnes décisions et va peut-être même sombrer dans le découragement.

Comment cela se produit-il? J’ai une explication. C’est que l’athlète, surpris et réalisant soudainement que ça ne fonctionne pas comme prévu, va se mettre à stresser. Il évalue qu’il n’a peut-être pas les ressources pour gérer la situation efficacement. L’effet de nouveauté provoqué par l’adversaire, la situation qui est soudainement imprévisible, le sentiment de manque de contrôle sur le déroulement de la partie en cours et la peur soudaine de perdre la face contribuent grandement au stress en présence. Si vous n’étiez pas au courant, sachez qu’il existe quatre ingrédients universels du stress. Pour qu’une situation soit stressante, il doit s’y retrouver un ou plusieurs des éléments suivants :

  • Contrôle faible
  • Imprévisibilité
  • Nouveauté
  • Menace à l’estime

Pour plus de détails, je vous invite à visiter le site suivant : StressHumain

Rendre l’adversaire inconfortable (Quelques exemples)

Ski de fond ou cyclisme : vous décidez d’utiliser une stratégie où vous partez rapidement pour vous distancer et creuser l’écart. Il est possible que votre adversaire le plus sérieux ne puisse pas se permettre de vous laisser aller et doive donc changer SA stratégie de course. Il pourrait donc être très inconfortable dans le rythme que vous allez dicter.

Tennis : vous décidez de jouer un style de jeu plus agressif avec des montées fréquentes au filet. Vous déstabilisez votre adversaire qui n’est pas habitué de se faire imposer une telle pression. Étant incapable de bien s’installer pour ses frappes, il pourrait donc être très inconfortable dans cette situation.

Hockey ou soccer : votre équipe décide d’opter pour une stratégie de contrôle de la rondelle (ou du ballon) afin que les joueurs adverses aient moins la possession de la rondelle et donc moins de chances de marquer. Le fait de courir constamment après la rondelle pourrait rendre l’adversaire inconfortable et très énervé.

Comment réagir si c’est votre adversaire qui vous pousse hors de votre zone de confort?

Maintenant, c’est le temps de se placer dans le scénario inverse. Que pouvez-vous faire si jamais votre adversaire vous entraîne en dehors de votre zone de confort?

Demeurez calme

La première chose à éviter, c’est bien entendu la panique. Ça peut sembler plus facile à dire qu’à faire mais lorsqu’un adversaire vous entraîne en dehors de votre zone de confort, vous devez garder votre calme. Si vous cédez à la panique, vous n’y verrez plus clair. Un athlète énervé et/ou stressé ne prendra pas les bonnes décisions. D’ailleurs, plusieurs études le confirment; nous réfléchissons moins bien sous pression (sous l’effet du stress). Du moment que vous vous retrouvez dans une situation inconfortable à l’intérieur de votre compétition, répétez-vous de demeurer calme et que ça va bien aller. Prenez de grandes respirations, ça va vous aider à calmer votre corps et votre esprit.

Entrez dans le «mode solution»

Si vous évitez le «mode panique» en demeurant plus calme, vous aurez maintenant l’opportunité d’entrer dans le «mode solution». C’est vraiment la mentalité que vous devez avoir dans ce genre de situation; trouver une solution! Vous n’avez que très peu de contrôle sur ce que fait votre adversaire devant vous. Cependant, vous avez le choix d’y répondre positivement ou non. C’est pourquoi vous devez trouver rapidement des manières de vous ajuster. Vous devez trouver des solutions à ce qui vous est proposé. Le «mode solution» ça ressemble un peu à ça :

  • Vous questionner sur ce que vous pouvez faire de différent
  • Vous demander si vous êtes en train de faire tout en votre possible (peut-être qu’un meilleur effort est nécessaire)
  • Trouver des manières de briser la tendance de l’adversaire (le sortir de sa zone de confort)
  • Tenter quelque chose de complètement nouveau pour vous en sortir
  • Écouter votre entraîneur s’il a des conseils à vous prodiguer

N’oubliez pas que ça n’a pas besoin d’être «beau». Vous devez simplement trouver une façon de vous sortir de ce piège que vous a tendu votre adversaire. En d’autres mots, toujours en restant dans la légalité, vous devez faire ce qu’il est nécessaire pour vous en sortir. Il est vrai que parfois, ce n’est juste pas notre journée. Tout semble plus difficile. Peu importe, allez-y avec ce que vous avez dans le moment. Sortez-vous en et lors de votre retour à l’entraînement, vous travaillerez les aspects plus déficients de votre jeu.

Conclusion

Bref, plus vous demeurez calme, plus vous aurez l’esprit clair et plus vous trouverez des moyens de vous adapter à la situation (et idéalement renverser la vapeur). Chaque sport a ses particularités et chaque situation est unique en soi mais en suivant ces deux conseils tout simple, je suis convaincu que vous aurez moins de difficulté à vous sortir du pétrin. Soyez donc préparé à réagir à ce genre de situation. Le fait de ne pas être surpris et de savoir que vous avez une stratégie en place (calme + mode solution) vous aidera à mieux vous retrouver.

Bon succès!


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Catégories : Concentration, Gestion des émotions, Persévérance, Préparation mentale, Zone de confort

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