Ces gestes que posent les parents d’athlètes et qui détruisent la confiance de leur enfant

12 avr. 2016

Psychologie du sport - Parent - Confiance enfant

Non, je ne suis pas un parent d’athlète. Je ne sais pas ce qu’est le sentiment de voir son enfant fouler le terrain et être en compétition contre d’autres jeunes de son âge. À en voir la réaction et les agissements de certains parents, il doit certainement se passer quelque chose de spécial à l’intérieur d’eux. Cet article ne se veut pas une critique ou un cri du cœur aux parents. Ce sont simplement mes idées que je vous partage dans le but de créer une réflexion et/ou une discussion.

Pour la composition de cet article, je me suis basé sur les sources TRÈS CRÉDIBLES suivantes :

  1. Je me suis replongé dans mes souvenirs d’enfance. (Oui, j’étais et je suis encore à ce jour un sportif aguerrît. Le sport a toujours fait partie de ma vie)
  1. J’utilise l’expérience recueillit au fil du temps auprès de ma clientèle. (Depuis 2009, j’ai rencontré des centaines d’athlètes en consultation privée. Je commence à avoir une bonne idée de ce qu’ils vivent)
  1. L’utilisation du gros bon sens. (Tout simplement)

Être absent des compétitions

Si vous n’avez jamais assisté à une compétition sportive de votre enfant, ça l’affecte. Votre jeune a de multiples raisons pour faire du sport. Assurément, voir ses parents dans les estrades fiers de lui fait partie de la liste. Je ne dis pas que ça devrait être la raison #1 pour se motiver à faire du sport, mais c’est tout de même important pour lui (ou elle).

Savoir que ses parents ne sont pas trop loin et assistent à ses prouesses est un vrai «boost» pour la confiance des athlètes, jeunes et moins jeunes d’ailleurs! Personnellement, à 25 ans, j’étais encore très fier de démontrer à mes parents mes habiletés sur la glace…même si ce n’était que du hockey de ligue de garage! Après tout, qui n’aime pas impressionner ses parents?

Ceci étant dit, il faut aussi trouver un équilibre. Je ne crois pas que votre présence à CHAQUE compétition et entraînement de votre jeune est désirable. Il faut leur laisser un peu d’espace et d’autonomie. Donnez-leur de l’air. Être TROP présent pourrait peut-être même entraîner l’effet inverse. L’enfant ne sent pas qu’il peut voler de ses propres ailes et se sent peut-être même épié. Sur le plan de la confiance, ce n’est pas l’idéal.

Bref, quoi faire?

Selon les statistiques scientifiques recensées dans les 15 dernières années, il est conseillé d’assister à 65,6% des parties de votre jeune et à 12,2% de ses entraînements. Ok…ce sont de fausses statistiques que je viens tout juste d’inventer. J’aimerais vraiment avoir une statistique de la sorte à vous suggérer mais ce n’est pas le cas. Il n’existe pas de recette parfaite. La seule façon de trouver l’équilibre c’est d’utiliser votre jugement et peut-être même d’en parler directement avec votre enfant. Une chose est certaine : OUI vous devez être suffisamment présent pour votre jeune lors de ses événements sportifs et NON, vous n’avez pas besoin d’être présent à chaque entraînement, ni même à chaque compétition.

Encourager seulement quand l’enfant fait bien

C’est une grave erreur. Tel que mentionné plus haut, les jeunes cherchent à impressionner leurs parents. C’est tout à fait naturel. Un enfant souhaite que ses parents soient fiers de lui, dans le sport comme ailleurs.

Lors des compétitions, voici ce que les parents font lorsque leur enfant exécute un beau jeu :

  • Ils cherchent un contact visuel avec leur jeune
  • Ils applaudissent à tout rompre LEUR enfant
  • Ils gesticulent comme s’il n’y avait pas de lendemain
  • Ils vont crier des mots d’encouragements

Psychologie du sport - Excitation séries éliminatoires

L’enfant interprète cela comme un signe d’approbation. Il comprend qu’il a intérêt à reproduire ce qu’il vient de faire plus souvent. Il n’y a rien de mal là-dedans vous me direz? Vous avez raison. Le problème c’est lorsque ça se déroule moins bien pour votre enfant. C’est lorsqu’il commet une erreur ou ne livre pas une belle performance que ça se complique. Beaucoup de parents ne le réalisent pas et agissent ainsi :

  • Ils fuient le regard de leur jeune
  • Ils demeurent plutôt passifs (tout le contraire de la situation où le jeune fait un beau jeu)
  • Leur langage corporel change (plus défaitiste)
  • Ils demeurent plutôt discrets ou silencieux
  • On peut lire la déception dans leur visage

Ça fait très mal à votre enfant sur le plan de la confiance. Il sent qu’il n’est pas à la hauteur, qu’il est en train de faire quelque chose d’incorrect ou pire encore, qu’il vous fait honte. Oui, vous souhaitez faire preuve d’empathie pour lui mais l’enfant interprète vos agissements comme une forme de rejet (comme si soudainement vous n’étiez plus fier de lui!). Ouch! Ce n’est pas bon pour une confiance.

Bref, quoi faire?

  1. Modérez vos réactions lorsque votre enfant fait un beau jeu. Continuez à l’encourager mais sans grimper debout sur votre siège. Autrement dit, n’exagérez pas. Agir comme s’il venait de gagner la coupe Stanley à chaque beau jeu n’est pas lui faire une faveur.
  1. Dans les moins bons moments, poursuivez vos encouragements. Votre jeune a besoin de sentir que vous êtes derrière lui même lorsqu’il n’est pas à son meilleur. Il a besoin de sentir cet amour (et acceptation) inconditionnel. Si vous êtes dynamique dans vos encouragements lorsque ça va bien, soyez-le tout autant lorsque ça va mal.

S’engager dans une analyse détaillée dans la voiture

Pour certains parents, ça semble être plus fort qu’eux. Ils ne peuvent pas s’empêcher de revenir sur la performance de leur enfant et l’analyser. Le problème, c’est qu’ils s’empressent de le faire en voiture durant le trajet de retour vers la maison.

Bien entendu, si la performance a été positive, ce sera plus facile pour votre enfant de vous en parler immédiatement. S’il s’avère plutôt que c’était une performance moins réjouissante ou une défaite, SVP, laissez du temps à votre jeune pour décompresser.

Je vous l’assure, la dernière chose dont votre jeune a envie c’est de revenir sur sa performance dès qu’il s’assoit dans la voiture. Il a besoin de digérer tout ça. Ne le prenez pas personnel si votre enfant ne souhaite pas discuter de la partie avec vous! Il est même possible que cette discussion ait déjà eu lieu avec l’entraîneur et les coéquipiers, donc ce n’est pas nécessaire d’en rajouter.

D’ailleurs, apprendre à passer par-dessus des événements difficiles comme une défaite crève-cœur ou une contre-performance fait partie du développement normal de l’enfant. Développer cette capacité de résilience, c’est-à-dire de se relever lui-même suite à un échec, l’amènera à gagner beaucoup de confiance en lui.

À noter : si votre enfant est encore découragé et/ou frustré de sa performance après plus de 48h, il faut intervenir et l’aider à surmonter cet obstacle. Gardez un œil ouvert.

Bref, quoi faire?

À votre retour dans la voiture, dites-lui simplement quelques mots d’encouragement et offrez-lui votre soutien. Allez-y avec quelque chose du genre : «Je sais que ça ne doit pas être facile pour toi présentement. Tu es fort et je sais que tu vas te relever de cette situation. Je demeure fier de toi peu importe ce qui se passe sur le terrain. Si tu as besoin d’en parler, je suis là pour toi». Surtout, retenez-vous de jouer à l’entraîneur. Ce n’est pas le moment. Il a besoin de votre support inconditionnel, c’est tout. Si vous avez des conseils à lui prodiguer, au mieux attendez au lendemain. Il sera beaucoup plus réceptif.

Conclusion

J’espère que ces quelques conseils sauront vous aider dans votre relation avec votre jeune sportif. Je suis conscient qu’il n’y a pas de recette miracle qui s’applique à tout le monde mais si ces conseils vous amènent à une réflexion sur votre façon de faire, j’aurai atteint une partie de mon objectif. Vous avez d’autres conseils/idées que je pourrais ajouter à cet article? N’hésitez pas à me les partager!


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Catégories : Confiance, Leadership, Motivation, Parents

1 Commentaires

Commentaires

Eric 09 avril 2021 - 11:33

Père et Entraineur (Entraineur de son fils). La reconnaissance, le signe de reconnaissance positif a une importance capitale. la réussite, dans une épreuve, une compétition n'est pas le seul élément à observer. Le progrès est aussi à mettre en valeur. La volonté, la reprise après un renoncement sont à souligner, à mettre en valeur.... Bref il n y a pas que le vainqueur qui a réussit. Il y a celui qui avance.... Et c'est parce que je le soutiens dans les moments difficiles qu'il ne renonce pas.... Nous avons tous besoins de recevoir des signes de reconnaissances positives, des encouragements.... Et nous savons tous que nous nous améliorons en étant honnête sur nos ''Échecs''. Donc pas la peine de rajouter de la douleur à la douleur !!! Les sportifs savent très bien se remettre en question, il faut juste un environnement qu'ils leur permettent de le faire. La stabilité pour un Humain, c'est de se savoir aimer malgré tout. Si il sait cela, il pourra analyser sa pratique avec rigueur mais sans se sentir dévaloriser !


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