Athlètes : acceptez d’aller en dehors de votre zone de confort

18 mai 2016

Psychologie du sport - Zone de confort - Jonathan Lelievre

«La folie, c’est de faire la même chose, encore et encore, en espérant des résultats différents» – Albert Einstein

Devenir un athlète de haut niveau n’est pas une mince tâche. Le faire sans se mettre en danger ou sortir de sa zone de confort à l’occasion est périlleux. Comme je l’ai mentionné plus tôt dans l’un de mes articles, il faut devenir fort physiquement, psychologiquement, techniquement et tactiquement.

(Pour écouter ma capsule vidéo à cet effet, cliquez ici : T2P2 – Athlète complet).

Pour se développer sur l’ensemble de ces aspects, le temps et les efforts doivent être au rendez-vous. Cela requiert beaucoup de sacrifices. C’est même sans compter la nécessité d’avoir une hygiène de vie exemplaire. En effet, manger sainement et dormir suffisamment fait partie des fondements de la vie d’un sportif. Pour son bien, le sportif devrait manger de manière équilibrée et respecter les heures de sommeil conseillé.

Ok merci, mais avec tout ça, je me rendrai jusqu’au bout?

En fait, rien n’est garanti. C’est que quoique vous fassiez tout ça de bien, il se peut que ce ne soit pas encore suffisant. La raison est fort simple : d’autres athlètes sont AUSSI prêts à faire cette démarche. C’est là qu’entre en ligne de compte le point principal de mon article, c’est-à-dire la nécessité de sortir de sa zone de confort.

À un certain niveau, il devient très important d’essayer d’adopter de nouvelles stratégies, afin de dépasser l’étape à laquelle on est. Pour certains athlètes, l’idée de changer de méthode ou de technique est inimaginable. En effet, étant donné que la façon de faire actuelle a fait ses preuves, les athlètes pensent parfois que le fait de la changer pour en adopter une autre pourrait se transformer en une source d’échec.

Toutefois, ces mêmes athlètes devraient savoir que quelqu’un qui ne change pas ne pourra jamais progresser vers de nouveaux sommets. La personne (ou l’athlète) qui fait sensiblement toujours les mêmes choses au quotidien atteindra tôt ou tard un plateau dans son cheminement. Ce plateau, c’est la mort pour un athlète puisque son but devrait justement être de développer sans cesses son potentiel et ses acquis. S’il existe une caractéristique commune réunissant les plus grands sportifs, c’est bien la constante recherche de l’amélioration de soi (ou la repousse de ses propres limites).

En voici une preuve : Tiger Woods. Alors qu’il était au summum de sa carrière (joueur de golf #1 sur la planète), Woods continuait à observer attentivement ses adversaires afin d’apprendre de ceux-ci. Il restait à l’affût des nouvelles tendances qui pouvaient se dessiner. Il comprenait l’importance de toujours faire mieux. D’ailleurs, savez-vous où se retrouvait habituellement Tiger Woods le jour suivant ses victoires sur le circuit professionnel? Au terrain de pratique! Vous avez bien lu. Dès le lendemain, il se présentait à l’entraînement afin d’améliorer certains aspects de son jeu. En entrevue, il se justifiait en disant :

«Oui, j’ai gagné le tournoi et j’en suis fier. Mais en même temps, je sais que des golfeurs ont été meilleurs que moi sur les verts durant le tournoi. Je peux et je dois continuer à améliorer mes coups roulés».

C’est ce qu’on appelle l’attitude d’un champion!

ÇA SE PASSE EN DEHORS DE VOTRE ZONE DE CONFORT!

 Psychologie du sport - Zone de confort - Graphique - Zone d'apprentissage

Lorsque je travaille avec des groupes d’athlètes, j’aime bien leur présenter le graphique suivant. C’est une façon simple d’imager ce qui se passe. Premièrement, la zone blanche représente la zone de confort. C’est là où l’athlète se sent bien, très confortable. J’aime dire : «c’est comme être dans tes vieilles pantoufles». C’est une zone où l’athlète maîtrise ce qu’il fait, où il connaît bien les exercices qu’il doit faire, où les efforts demandés ne sont pas trop démesurés.

En même temps, tel qu’expliqué plus tôt dans l’article, cette zone comporte certains pièges. Il est risqué de demeurer dans cette zone trop longtemps puisque la progression ne sera éventuellement plus au rendez-vous. Il faut savoir se mettre en danger à l’occasion. C’est pourquoi j’aime bien parler de la zone en vert, c’est la zone d’apprentissage. C’est un petit pas en dehors de la zone de confort. À la suggestion des athlètes, cette zone pourrait aussi être baptisée «zone d’inconfort».

C’est là que l’athlète va mettre ses capacités à l’épreuve. Accompagné de son entraîneur, c’est aussi là qu’il apprendra de nouvelles façons de faire ou développera de nouvelles techniques de son jeu. Ce n’est pas toujours facile mais en demeurant persévérant, de belles choses se produiront.

Finalement, la zone en rouge représente l’endroit où l’on ne souhaite pas vraiment aller. C’est une zone où l’athlète n’est pas encore physiquement ou mentalement prêt à aller. Il n’a pas la maturité, les compétences techniques ou les capacités physiques pour s’y retrouver. C’est pourquoi je surnomme cet endroit, la zone de panique. Forcer un athlète à aller jouer dans cette zone n’est pas lui rendre service, bien au contraire. L’entraîneur a donc la tâche délicate d’amener son athlète dans la zone d’apprentissage sans lui faire visiter pour autant la zone de panique! Non, le travail d’entraîneur n’est pas simple.

Qu’est-ce qui retient les athlètes dans leur progression? (Qu’est-ce qui les empêche de sortir de leur zone de confort?)

Dans la majorité des cas, le blocage va se retrouver au niveau mental. À mon avis, le plus grand problème demeure la peur de perdre tout ce que l’on a déjà et surtout de ne plus récolter de résultats à court terme.

(Pour plus de détails sur la peur de l’échec chez l’athlète, je vous invite à lire mon article : Pourquoi vous ne devriez jamais craindre l’échec)

Cette barrière doit être surmontée puisque dans tous les domaines de la vie, le changement est très important. Il ouvre de nouvelles portes et des opportunités qui jusque-là n’avaient jamais été explorées. L’objectif n’est jamais de pousser qui que ce soit vers le néant (zone de panique), mais plutôt d’essayer de le rendre meilleur avec de nouveaux objectifs et de nouvelles méthodes.

SUGGESTION : GARDEZ L’ESPRIT OUVERT ET SOYEZ CURIEUX

La phrase la plus limitative que l’on peut entendre dans le monde sportif (et dans la vie en général) est celle-ci :

«Pourquoi changer, j’ai toujours fait ça de même».

Quand l’athlète a développé L’HABITUDE de faire une chose d’une certaine manière, les alternatives ou les changements deviennent parfois invisibles à ses yeux. Je ne dis pas que les habitudes sont mauvaises. Au contraire, nous sommes des créatures d’habitudes et c’est même très efficace pour les athlètes…dans certains contextes! En ce qui a trait à l’entraînement et au développement de ses habiletés, les athlètes doivent conserver une ouverture d’esprit. En se fermant aux nouvelles possibilités, ils passent à côté d’idées qui pourraient se traduire en quelque chose d’encore mieux.

Le premier exemple qui me vient à l’esprit, c’est l’athlète québécois de combats ultimes, George St-Pierre (GSP). St-Pierre a été longtemps champion du monde dans sa catégorie. Il a été une figure dominante de son sport pendant longtemps. Or, ce que les gens parfois oublient, c’est que St-Pierre ne s’est jamais contenté de faire des préparations «correctes» pour ses combats.

En effet, il a toujours cherché à repousser ses limites et à s’entraîner de manière optimale. St-Pierre n’a jamais hésité à s’entraîner spécifiquement avec des entraîneurs de boxe pour améliorer son combat debout, avec des entraîneurs d’athlétisme pour perfectionner ses déplacements ou encore avec des entraîneurs d’haltérophilie pour améliorer son explosivité. Encore plus surprenant, George St-Pierre s’est entraîné (et le fait encore) avec des mouvements de gymnastique pour devenir plus agile et en contrôle de son corps.

George St-Pierre - Zone de confort - Entraînement - Gymnastique

Ce qu’il faut garder de cette histoire, c’est que George St-Pierre n’a pas résisté à ces nouvelles formes d’entraînement que ses entraîneurs lui proposaient. Il n’avait qu’un objectif en tête, c’est-à-dire devenir le meilleur athlète possible. Et pour lui, si ça prenait des notions de gymnastique pour le faire, ce n’était pas un problème.

Je vous suggère donc d’enlever vos oeillères et de demeurer ouvert au changement. Soyez curieux sur les manières dont vous pouvez vous préparer et vous entraîner de manière plus optimale. Avec la technologie et internet aujourd’hui, nous avons de plus en plus accès au quotidien des athlètes professionnels (vous pouvez donc découvrir ce qui se passe en coulisses et vous en inspirer). N’ayez pas peur du regard des autres et surtout écoutez ATTENTIVEMENT les suggestions de vos entraîneurs. Ils sont là pour vous accompagner et vous faire grandir. À vous de prendre tout ce qui est à votre portée.

En d’autres mots, soyez «coachable» : discutez avec votre entraîneur, posez-lui des questions, cherchez à comprendre et essayez pour vrai ce qu’il vous suggère. Si vous gardez l’esprit ouvert, vous aurez très certainement de belles surprises!

QUI RISQUE RIEN N’A RIEN

Oui, sortir de votre zone de confort n’est pas toujours facile et peut comporter certains risques. Il est possible que votre nouvelle technique ou que votre ajustement n’apporte pas tout à fait les résultats escomptés. D’un autre côté, il se peut que ça devienne la meilleure décision que vous ayez prise de votre carrière. C’est à vous de voir combien d’enjambées vous avez le goût de faire en dehors de votre zone de confort.

Mais gardez une dernière chose en tête :

L’échec, le vrai, ne survient que lorsque nous n’avons pas réussi à faire ressortir tout le potentiel qui dort en nous.

Bon succès!


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